En souscrivant aux Objectifs de Développement Durable (ODD), la République Démocratique du Congo (RDC) a pris l’engagement de renforcer son système de santé fragile pour permettre de prestations des services de qualité et accessibles, particulièrement celles dévolues aux femmes, nouveau-nés, enfants et adolescents ainsi que l’amélioration de leur statut nutritionnel afin d’obtenir une réduction sensible et durable des taux de décès rapportés ces dernières décennies. Un des moyens d’y parvenir est d’obtenir de toutes les parties prenantes une mise à jour de l’appui technique (AT) qu’elles apportent au pays. C’est dans ce cadre qu’il faille inscrire le projet « Re-imaginer l’appui technique en RDC » mené par JSI et Sonder Collective avec le financement de Bill et Melinda Gates pour appuyer le Ministère de la Santé.
A travers une revue documentaire et une approche de conception centrée sur l’homme « Human Centered Design (HCD) » procédant par des interviews personnalisées ciblant toutes les parties prenantes et des ateliers d’idéation et de co-création des concepts, une analyse de la situation a été obtenue et des pistes de solutions ont été proposées. Ce processus a visé l’obtention d’une feuille de route de mise en œuvre des domaines de changement identifiés de façon collaborative par le Gouvernement, les donateurs, les partenaires techniques et financiers, la société civile et la communauté.
De l’analyse de la situation, deux faits essentiels concernant l’AT ont été relevés : (i) un financement de la santé essentiellement tributaire des paiements directs de la population et de l’aide extérieure suite à la faiblesse des apports étatiques ; (ii) une faible règlementation du secteur du fait d’un leadership moins agissant qui aboutit d’une part, à la création des projets par les donateurs à la recherche de résultats rapides et de données pour les documenter et, d’autre part aux frustrations et à une perte de l'identité professionnelle chez les agents de santé.
Ces constats se sont révélés par des coûts de gestion disproportionnés, un gaspillage des ressources, une fragmentation des services et des programmes voire même une duplication, des faiblesses organisationnelles et managériales, un déploiement improductif de ressources humaines et une duplication des chaînes d'approvisionnement pour les médicaments, intrants et produits de santé, ayant comme conséquences la faible utilisation des services de santé ainsi que la faible qualité des prestations de soins.